Carabine de luxe, de Boutet à Versailles, dite "de botte" en raison de la façon dont elles étaient portées par les officiers.
Canon octogonal légèrement tromblonné, bleui, signé sur le pan supérieur "Boutet Directeur Artiste", hausse fixe au tonnerre, point de mire en argent réglable, calibre 14 mm, rayé cheveu alternant neuf grosses rayures, queue de culasse unie. Longueur 48 cm.
Platine à corps plat, festonnée et découpée à l'arrière, signée "Manufre à Versailles", chien à col de cygne, queue de détente réglable, bassinet à pare-feu, ressort de batterie élégamment travaillé, sous garde en volute.
Garnitures en fer découpées, bronzé patiné, toutes vis et rosettes de contre-platine gravées.
Crosse en noyer choisi à fût long. Joue sculptée d'un feuillage, poignée quadrillée.
Baguette en bois fruitier terminée par un embout en fer tourné.
Epoque Directoire - Consulat. Très bon état.
Ce type de carabine était donné en récompense aux officiers généraux. Ce modèle est très proche de celles offertes par la Manufacture de Versailles aux Directeurs. Voir carabines de Reubell, de Lazare Carnot ou du Maréchal Lannes.
Nicolas Noël BOUTET (1761-1833) : arquebusier du Roy, puis Directeur de la Manufacture de Versailles, de l'An II à 1818. Il produisait des armes blanches et à feu, surtout celles de récompense, d'honneur et de grand luxe. Il acquit une immense renommée internationale pour la qualité d'exécution et l'originalité de sa production. Il ouvrit à Paris un dépôt de la Manufacture, au 1236 rue de la Loi (rue de Richelieu) en l'an XI, puis au 87 rue de Richelieu en 1807. Il essuya de graves revers financiers à la Restauration, et il se retrouva arquebusier privé, au 23 rue des Filles Saint-Thomas, de 1823 à 1831. Il eut un fils, Pierre Nicolas (1786-1816), qui fut brièvement associé à son activité ; c'est pourquoi des armes de l'entreprise Boutet portent la signature BOUTET & FILS.
Prix : 13000 €